Relief, Sol, Climat
Le relief
Le territoire de la commune de Safané est un ensemble plat avec une inclinaison générale Nord-Est / Sud-Ouest. C’est un relief plat avec çà et là des collines isolées. C’est un système complexe constitué de granites, de migmatites associés à des formations sédimentaires. Ce sont des formations anciennes qui ont subi une très longue érosion pour donner un relief peu accidenté. Ces formations géologiques regorgent d’un potentiel minier riche, même si les prospections sont encore limitées. Dans la partie sud de la commune le village de Bossien est inclus dans le site d’exploitation de la société SEMAFO. On note egalement l’existence de plusieurs d’orpaillage dans la commune. Une meilleure exploration et exploitation de ce potentiel pourrait contribuer au developpement de la commune.
Le Climat
La commune de Safané est située dans la zone climatique soudano-sahélienne comprise entre les isohyètes 900 mm et 700 mm. C’est la zone climatique la plus vaste du pays. Elle s’étale sur tout le centre du pays et est caractérisée par deux saisons bien marquées :
- Une saison sèche qui dure huit (8) mois (octobre à mai) : elle est marquée par l’harmattan, vent sec et frais qui souffle de novembre à février avec des températures douces autour de 32°C. Les températures oscillent généralement entre 21°C (minimales) et 45°C (maximales) ;
- Une saison pluvieuse qui s’étale sur environ quatre (04) mois (juin à septembre) : elle est annoncée par la mousson, vent chaud et humide soufflant du Sud-Ouest au Nord-Est.
Les températures de la zone sont également très variables et atteignent par moment (mois d’avril) 45°C. D’une année à l’autre, dans la commune, on note une péjoration climatique qui se traduit par une variation relative de la pluviométrie, avec une forte tendance à la baisse. Les précipitations sont relativement abondantes mais mal réparties dans le temps et dans l’espace. La quantité d’eau recueillie en 2019 est de 995 mm avec 50 jours de pluie. Malgré cette dégradation des conditions climatiques, on peut noter que le niveau de la pluviométrie et le nombre de jours de pluie dans la commune restent favorable à la conduite des activités agro-sylvo-pastorales avec l’usage des semences et des espèces améliorées.
Les sols
Selon les données de la monographie de Safané, les principaux types de sols rencontrés dans la commune sont essentiellement :
- Les sols minéraux bruts ou « lithosols » associés aux sols peu évolués d’érosion. Leur valeur agronomique est faible et ils sont le plus souvent réservés aux pâturages ;
- Les vertisols et les sols bruns eutrophes ont une valeur agronomique forte à moyenne et peuvent supporter toutes les cultures ;
- Les sols ferrugineux tropicaux supportent les cultures vivrières peu exigeantes comme le fonio et le petit mil. Ce sont des sols de hautes terres ;
- Les sols hydromorphes sont dans les bas-fonds et les zones d’inondation des cours d’eau. Ce sont des sols lourds et à une haute valeur agronomique, mais ils sont aussi difficiles à travailler. Ils sont favorables à la culture maraîchère.
Dans l’ensemble, les sols de la commune sont soumis à une dégradation continue liée à des facteurs anthropiques et naturels. Ces facteurs sont notamment la violence des pluies et leur regroupement sur une courte période, la destruction du couvert végétal et les techniques culturales inadaptées favorisant le lessivage des sols. Ce qui engendre la baisse de la production agricole et son corolaire qui est l’insécurité alimentaire.
La végétation
Le couvert végétal de la commune de Safané est dominé par la savane arbustive et arborée, dégradée notamment le long des axes routiers et sur les plateaux latéritiques. Les principales espèces ligneuses courantes au niveau de la strate supérieure sont : Guiera senegalensis, Vitellaria paradoxa (karité), Parkia biglobosa (néré) Lannea microcarpa (raisinier), Khaya senegalensis (caïlcedrat), Anogeïssus leocarpus et Mitragyna inermis dans les bas-fonds. Dans la strate inférieure (sous bois arbustif), on rencontre surtout Ziziphus mauritiana (gigibier), Acacia seyal (mimosa épineux), Piliostigma reticulatum, Detarium microcarpum, Saba senegalensis, Gardenia Sp, Combretum Sp, etc. Le long des cours d’eau on rencontre la forêt galerie peuplée par les espèces ripicoles et assez bien fournie par endroits (Mitragyna inermis, Anogeissus leiocarpus, Pilliostigma tonningii…).
On note l’existence de quelques reliques forestières : une forêt communale d’une superficie d’environ 26 ha entre Nounou et Tiékuy et de 4 forêts villageoises à Bona, Kienséré, Sodien-Sin et Tiékuy. De nos jours, les formations végétales naturelles subissent des agressions diverses (Coupe, feux de brousse, pression humaine et animale) pouvant menacer leur survie à moyen terme. Le défrichement pour l’accroissement des superficies cultivées (champs de culture) fait que les réserves forestières ont presque disparu. Pourtant ce potentiel constitue un facteur de production économique pour les populations de la commune. En effet, les PFNL tels que les noix de karité, de néré et de tamarin, les feuilles de baobab et de tamarin sont transformées par les femmes. Cette activité de transformation leur génère des revenus et participe à la production de richesse.
La faune
Autrefois, la densité du couvert végétal favorisait la présence d’une faune riche et variée. De nos jours, cette faune est en très nette régression à cause du braconnage, de la dégradation du couvert végétal faisant place à des activités anthropiques. Le potentiel faunique s’est considérablement réduit et de nombreuses espèces animales sont disparues, notamment les gros mammifères. On ne rencontre de nos jours que le petit gibier (lièvres, biches…) et l’avifaune (pintades sauvages, perdrix, etc.). Les ressources fauniques génèrent très peu de revenus pour la population. L’activité de chasse est pratiquée par quelques amateurs.